Avenir de l'abattoir de Montauban
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Le président du Conseil départemental, Michel Weill a organisé ce jeudi 28 avril, à l’Hôtel du Département, une réunion relative à la question du devenir de la SARL « Abattoirs du Bas Quercy », avec les principaux acteurs locaux dont les services de l’État, de la Région Occitanie, les représentants de communautés de communes, les acteurs de la filière, l’agence Cerfrance, le président de la Chambre d’agriculture ainsi que le président de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie), de la chambre des métiers, des représentants d’éleveurs et de transformateurs.
Une structure fragilisée
La SARL du Bas Quercy, a été rachetée en 2019 par 4 associés (Viandes Occitanes, Cooporc 82, le Domaine des tuileries et la Ferme des Cambes) détenteurs chacun de 25 % du capital social.
Des charges trop élevées et un manque de tonnage (besoin estimé à 1 250 tonnes d’abattage annuel supplémentaires alors qu’il est actuellement de 3 000 tonnes), des travaux d’investissements nécessaires pour être à la fois plus compétitifs et aux normes, l’absence de directeur, les difficultés de gestion du personnel, ont conduit la SARL a des problèmes de trésorerie.
Cette structure, fragilisée par le départ d’acheteurs dont le groupe Bigard et la faillite de la société Arcadie (qui s’était engagée dans un contrat pour 500 tonnes par an), cherche encore son souffle.
Les associés recherchent 700 000 € d’aide pour boucler un investissement global de 1,7 millions d’euros qui permettrait la mise aux normes de l’abattoir.
Un outil indispensable à notre territoire
De l’avis de tous les participants, le maintien d’un abattoir dans notre département est crucial, pour le maintien de la filière.
L’abattoir de Montauban est le seul abattoir multi-espèces du département. La fermeture aurait pour conséquence de contraindre nos éleveurs locaux à déplacer leurs bêtes à Auch, Villeneuve-sur-Lot ou Villefranche-de-Rouergue. D’expérience, lorsqu’un abattoir ferme ses portes, l’élevage de proximité tombe en déclin.
Par ailleurs, l’abattoir de Montauban constitue un maillon indiscutable pour répondre à des enjeux environnementaux et éthiques en limitant les transports d’animaux sur de longues distances.
Enfin il est un outil essentiel des circuits courts. Or le Département au travers de sa politique de « Bien manger en Tarn-et-Garonne » est très impliqué sur cette thématique qui a pour objet de soutenir et de valoriser les productions loales.
Soutenir, rassembler, relancer la possibilité d’une solution
Le président Michel Weill, très attaché à son territoire et au développement des circuits courts, a invité chacun des acteurs à réfléchir aux perspectives envisageables. « Je crois, pour ma part, possible de disposer d’un abattoir viable, à la croisée des autoroutes, bien placé, qui évite de se déplacer à des centaines de kilomètres en respectant le bien-être animal », a-t-il déclaré de son côté.
Le Département, depuis la loi NOTRe, ne peut plus apporter d’aide directe aux travaux. Ainsi, à son échelle, le Conseil départemental est impliqué auprès des éleveurs et porte des projets ambitieux visant à développer les circuits courts et le bien manger à destination des élèves du département.
Pour contrer ce risque de fermeture, différentes pistes s’ouvrent.
La structure a besoin d’un directeur, de moyens financiers pour se maintenir aux normes et de modifier sa structure juridique pour pérenniser son activité.
Alain Iches, président de la Chambre d’agriculture préconise de « trouver une solution temporaire en attendant de trouver une solution pérenne ».
Les acteurs en présence ont tous contribué à la réflexion autour de différentes pistes.
La CCI (Chambre de commerce et d’industrie) propose son aide gratuite pour le recrutement d’un directeur, la réalisation d’un audit de production et de vente ainsi que pour l’étude de reprise. La Région, peut intervenir à travers divers types d’aides pour un appui à la trésorerie. « Nous intervenons avec un objectif qui est le maillage territorial » déclare Vincent Labarthe, vice-président de la Région Occitanie. Les communautés de communes présentes se sont dites, elles, favorables à un partenariat.
La mairie de Montauban qui a déjà beaucoup investi sur le site de l’abattoir, ne veut plus être la seule collectivité à soutenir l’abattoir.
Michel Weill, qui a souhaité à travers cette réunion relancer la possibilité d’une solution, ne se « résout pas à abandonner cet équipement qui a été et reste très utile aux professionnels et à notre territoire ».
Le Conseil départemental organisera très prochainement une réunion de travail pour poursuivre sur ce projet.