Budget supplémentaire 2022 : Deux motions sur l’offre de soins et l’état des urgences hospitalières dans le département
Retour à la listeRéunis hier en session plénière, les conseillers départementaux de Tarn-et-Garonne, ont étudié le compte administratif 2021 et le budget supplémentaire 2022. L’occasion aussi d’évoquer la situation précaire de l’offre de santé publique dans le département et notamment des urgences de plus en plus dégradées à travers deux motions votées à l’unanimité.
Deux motions ont été traitées à la fin de la séance sur la situation de l’offre de soins dans le département et notamment de urgences.
Les élus des groupes de la majorité « Radical et apparentés » et « Tarn-et-Garonne en commun » ont ainsi évoqué « la situation des services des urgences des hôpitaux de notre département qui suscite beaucoup d’inquiétudes légitimes au sein de la population, notamment s’agissant de la période estivale.
On observe une dégradation constante de ce service public, qui pose de réels problèmes d’accès au soins, notamment des plus démunis.
Cette situation a également des répercussions sur la médecine de ville et l’activité de nos sapeurs pompiers.
Nous regrettons que cette situation n’ait pas été suffisamment anticipée par les autorités sanitaires afin que des solutions pérennes soient recherchées et mises en place. Non seulement pour l’hôpital de Moissac mais aussi le centre hospitalier de Montauban.
Le secteur médico-social relevant de la compétence du Conseil départemental se trouve également en souffrance du fait d’un désengagement du secteur sanitaire.
Les médecins urgentistes, accablés de travail, sont à bout et certains ont même renoncé.
Aussi nous demandons non seulement à l’Agence Régionale de Santé de prendre toutes les mesures pour assurer, en continuité, le service des urgences dans tous les hôpitaux de Tarn-et-Garonne, mais aussi d’assumer ses responsabilités en direction des acteurs du médico-social, de la protection de l’enfance, des personnes âgées et des adultes handicapés.
Le Conseil départemental est déterminé à trouver des solutions et appelle les autorités à agir avec célérité et clarté sur cette question essentielle.
Cette motion sera transmise à madame la Première ministre, aux Ministres des Solidarités de la Santé et au directeur régional de l’ARS et à madame la préfète de Tarn-et-Garonne » .
Les conseillers départementaux de Castelsarrasin et de Moissac ont présenté une motion similaire évoquant les urgences du centre hospitalier « qui fonctionnent en mode dégradé suite à une pénurie en médecins urgentistes et infirmiers. Cette situation, initialement temporaire, perdure depuis un semestre sans qu’aucune date ne soit envisagée pour un retour au fonctionnement courant. L’approche de la période estivale laissait présager des craintes quant à la gestion d’un personnel aux effectifs limités. Un courrier du Directeur Départemental de l’ARS daté du 14 juin, annonçait aux édiles de Castelsarrasin et de Moissac l’extension de la régulation H24.
Cette décision prise sans en avoir préalablement échangé avec les élus, dégrade encore plus l’accès aux soins d’urgence pour nos concitoyens de l’ouest de Tarn-et-Garonne, soit un bassin rural composé de 80 000 habitants. La direction de l’hôpital avait pourtant annoncé, lors du Conseil de surveillance du 10 mai dernier, que le service des urgences fonctionnerait sur le mode existant lors des moi de juillet et août. Cette affirmation s’est avérée être fallacieuse puisque, dès le mois d’avril, plusieurs services du CH de Montauban alertaient sur des tensions aux urgences pour l’été.
Les autorités sanitaires n’ont pas anticipé une situation pourtant prévisible au regard des tensions existantes ces derniers mois et de la conjoncture nationale marquée par la fermeture de services d’urgence dans plusieurs départements. Par conséquent, aucune alternative n’a été mise en place ou réfléchie pour pallier la régulation et soulager les médecins urgentistes. Des élus du territoire avaient proposé à la direction du CHICM, il y a plusieurs mois, le déploiement d’un centre de soins non programmés, à l’instar de la structure de soins immédiats ouverte à Montauban le 1er juin. Aucune suite n’a été donnée à cette suggestion qui aurait permis de soulager les urgences concentrées sur les cas graves, tout en assurant la continuité des soins que la médecine de ville, également en tension, ne peut absorber.
C’est pourquoi, les conseillers départementaux réunis en assemblée :
- Demandent à l’ARS de déployer dans les meilleurs délais une structure locale sur le territoire Castelsarrasin-Moissac permettant la prise en charge des soins non programmés et maux bénins dont l’absence de traitement pourrait entraîner des complications ».
Ces deux motions ont été votées à l’unanimité et seront envoyées aux autorités de l’État.